Développé au cœur du milieu scientifique, le projet d’Aurélie Colliot est une recherche de simplexité par le graphisme qui, tel un traducteur, transmet et intègre le néophyte dans les systèmes complexes. Objets de calculs, de mémoire, la série d’outils astronomiques à manipuler se révèlent par leur utilisation, rendant leur récepteur essentiel à leur compréhension.
Astronomie graphique
“Développé au cœur du milieu scientifique, le projet est une recherche de simplexité par le graphisme. Comment utiliser cet outil de communication, d’interactions avec les sens, pour simplifier sans dénaturer une information ?
Le milieu scientifique contient également sa propre ambivalence, celle de devoir communiquer en simplifiant ses savoirs. Malheureusement, et souvent reproché par les scientifiques, ces connaissances s’appauvrissent durant leur vulgarisation, perdant parfois l’essentiel de leur communication.
L’astronomie, domaine d’étude céleste, des évènements cosmiques et de l’évolution de notre Univers, est un sujet d’intérêt et de magie. Les images étourdissantes que procurent les données astronomiques chez chacun sont issues de valeurs infiniment grandes, imperceptibles et impalpables.
L’ensemble des recherches effectuées ont eu pour but de comprendre et rassembler les outils de communication de données astronomiques, et autres.
Il semble que la vulgarisation graphique soit difficilement accessible au public. Les représentations schématiques, mathématiques et géométriques sont complexes, paraissant uniquement décodables par le scientifique professionnel. Leur lecture complète en devient élitiste pour les scientifiques, superficielle par le public amateur.
Ce projet est donc un travail de simplification graphique. Le design est mis au service de la complexité. Le graphisme joue le rôle de traducteur, il transmet et intègre le néophyte dans les systèmes scientifiques.
« Connaître l’humain, c’est d’abord le situer dans l’univers, non l’en retrancher. » Edgar Morin, Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur, 2000.
Expérimenter l’Univers
Puisque que comprendre ce qui se passe autour de soi, c’est se comprendre soi même, comprendre l’Univers et son évolution c’est comprendre la notre.
Mais comment accéder à ce qui nous entoure, nous domine, nous envahit ? Il faut communiquer pour faire apprendre. De simple récepteur, transformer le novice en acteur, l’intégrer dans le processus de communication, lui (re)donner une place au sein de cet ensemble céleste.
L’homme au cœur de la structure de l’Univers devient l’homme au cœur des savoirs.
Le graphisme se met au service d’une nouvelle pédagogie. Outil de visualisation et de monstration, il devient outil d’expérimentation.
Ce projet est donc une série d’outils astronomiques à manipuler. Objets de calculs, de mémoire, ils se révèlent par leur utilisation, rendant leur récepteur essentiel à leur compréhension.”
«Par contraste avec les définitions purement abstraites de la géométrie, de très grands mathématiciens ont proposé que les fondements cognitifs de la géométrie et de la notion même d’espace soient ancrés dans l’expérience sensible et le corps en acte.» Alain Berthoz, La simplexité, 2009.