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Cosmogonia

Alexane Fay

Alexane Fay invite le spectateur à explorer un monde suspendu entre réalité fictionnelle et onirisme. Dans un monde en apesanteur, l’Astéroïde Vesta semble flotter au-dessus d’une vasque dans laquelle il se reflète.  À l’image d’un télescope liquide, la sculpture est conçue comme un miroir déformant une image de la réalité, creusant ainsi un terreau fertile à l’imaginaire.

Astéroïde Vesta en verre soufflé coloré 13x15cm, vasque en verre transparent thermoformé Ø60x6cm, socle en verre plein transparent taillé Ø8x6cm. CERFAV, 2016
Astéroïde Vesta en verre soufflé coloré 13x15cm, vasque en verre transparent thermoformé Ø60x6cm, socle en verre plein transparent taillé Ø8x6cm. CERFAV, 2016
Astéroïde Vesta en verre soufflé coloré 13x15cm, vasque en verre transparent thermoformé Ø60x6cm, socle en verre plein transparent taillé Ø8x6cm. CERFAV, 2016

Cosmogonia

19 décembre 2016

“Mon travail est conçu comme un « work in progress » découlant d’une recherche empirique à entrées multiples : cartographie, ciel, données scientifiques, captures sonores… Chaque pièce n’est qu’une étape intermédiaire qui se répand comme une prolifération de la pensée, établissant des liens et des échanges qui donnent ensuite lieu à d’autres articulations. Je conçois des interactions improbables ou impossibles entre le corps, les matières, les flux sous forme de dialogue. Je revisite avec onirisme les formes qui ont toujours exercé une fascination sur les Hommes : celles qui se situent dans l’interaction des quatre éléments ou la nature élémentaire de l’Univers.

Gaston Bachelard disait que « l’imagination, plutôt que d’être la faculté de former des images, était la faculté de déformer les images fournies par la perception », ceci en nous permettant de nous libérer des images premières. En figeant les éléments, la frontière réalité-abstraction-fiction devient poreuse. En perturbant la perception du spectateur, je crée ainsi un terreau fertile à l’imaginaire.

L’astéroïde a été réalisé à partir d’une modélisation 3D de la NASA de l’astéroïde Vesta, gravitant dans le cosmos au moment même où vous lisez ses mots. Vesta est le deuxième astéroïde de la ceinture principale en terme de masse après Cérès, avec 270 millions de milliards de tonnes. Il fut le quatrième astéroïde découvert, le 29 mars 1807 par Heinrich Olbers, et porte le nom de la déesse romaine Vesta. Dans la ceinture d’astéroïdes, il est l’un des plus conséquents. Ici, sur Terre, je le ramène à une échelle relativement petite, à l’échelle de la main.

L’astéroïde se mire alors dans une vasque en verre, où un liquide vient produire un effet miroir. En astronomie, le miroir d’un télescope capte et concentre la lumière venue du ciel. Ici, il capte l’attention du spectateur. A l’image d’un télescope liquide, la sculpture est conçue comme un miroir déformant une image de la réalité. Par le reflet, l’objet lui-même s’en trouve transformé. Le socle et l’objet, se mettent en valeur mutuellement, se répondent l’un à l’autre, permettant une lecture de la pièce à travers un reflet déformé générant un nouveau mode de perception propice à l’imagination.

L’astéroïde parait suspendu dans l’espace donnant l’impression d’un arrêt sur image, plongeant le spectateur dans un univers en apesanteur. Propulsé dans une nouvelle forme de réalité, les notions d’espace et de temps disparaissent sous le flottement de l’astéroïde. La déambulation du spectateur permet à celui-ci de modifier sa perception de l’œuvre, créant ainsi un dialogue entre lui et la pièce, explorant un monde suspendu entre réalité fictionnelle et onirisme.”

 

reflet d’une réalité immanente totalement erronée